Vous nourrissez le projet d’ouvrir un commerce ambulant, pour écumer les marchés de votre commune ou des communes alentour ? Comme pour toute entreprise, la démarche de création d’un food-truck doit faire l’objet d’une étude préalable des plus rigoureuses.
Le démarrage et l’exercice de votre activité artisanale nécessite, outre l’achat d’un camion et d’un matériel spécifique, un budget conséquent consacré à la communication, le déplacement, l’assurance et bien d’autres aspects. Toutes ces prévisions de dépenses appellent une collecte de fonds et impliquent d’étudier toutes les aides dont l’entrepreneur peut bénéficier.
La prise en compte de ces aides sera d’une importance capitale dans la perspective d’une demande de prêt bancaire. Passons en revue les possibilités de financement auxquelles vous pouvez prétendre.
Il est toujours possible de puiser dans ses économies pour contribuer au lancement de son commerce itinérant. Cependant, le cumul des dépenses nécessaires, de l’acquisition du véhicule jusqu’à la carte de commerçant ambulant, dépasse le plus souvent les ressources personnelles et entraîne le recours à un financement extérieur. Les aides proposées proviennent d’horizons divers et peuvent être classées en plusieurs catégories. L’agence Pôle Emploi est le premier lieu d’accompagnement de tout entrepreneur qui perçoit des allocations chômage.
Si, au titre de demandeur d’emploi, vous recevez des allocations, celles-ci peuvent être maintenues en parallèle de votre activité durant les premiers mois. Elles peuvent aussi vous être versées de façon anticipée, à hauteur de 45 %, selon le dispositif de l’Aide à la Reprise ou la Création d’Entreprise (ARCE), ce qui permet la constitution d’un capital de départ.
Un autre dispositif, à savoir l’Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACRE), vous permet d’être exonéré totalement de charges sociales la première année de votre activité, si vos revenus sont inférieurs à 75 % du plafond annuel de la Sécurité Sociale, c’est-à-dire 32 994 euros. Cette exonération est partielle jusqu’au seuil de 42 994 euros. Si vous êtes commerçant auto-entrepreneur, elle prend la forme d’une réduction de moitié du pourcentage de cotisations sociales, à savoir 6,15 % au lieu de 12,30 %
Avant d’exercer votre activité, une formation professionnelle à la vente sera sans doute nécessaire, qui sera bien entendu prise en considération dans le budget global. Ici encore, France Travail est en mesure de financer cette dépense, par le biais de l’Aide Individuelle à la Formation (AIF). La formation peut même être rémunérée dans certains cas. Elle reste possible même si elle n’est pas éligible au compte personnel de formation.
D’autres aides destinées au futur commerçant ambulant sont délivrées par l’État. Parmi ces services publics, le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) propose une démarche destinée à évaluer la faisabilité du projet. Par ce contrat, vous bénéficiez d’un soutien matériel et financier, en contrepartie de l’assiduité à un programme dédié à la création de votre entreprise, tout en ayant une couverture sociale. Ce dispositif est compatible avec les aides octroyées par Pôle Emploi, tout comme l’est le Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise (NACRE). Ce dernier propose une assistance au candidat entrepreneur, pour une durée de trois ans. Il comprend le montage du dossier, l’étude et la recherche des financements, ainsi qu’un suivi du lancement du commerce ambulant. Le NACRE et le CAPE peuvent également être cumulés.
Diverses structures, réseaux, fondations ou associations, se mobilisent pour soutenir les entreprises dans leur phase préliminaire. Sociétés ou auto-entreprises ont tout intérêt à tirer parti des avantages offerts par ces organismes.
Réseau d’associations, France Active s’est donné pour mission de constituer une caisse solidaire ayant vocation à soutenir les nouveaux entrepreneurs, qui sont chaque année des dizaines de milliers à en profiter. L’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) permet quant à elle de souscrire un prêt à taux zéro et d’accompagner personnellement l’entrepreneur dans le développement de son projet.
Dans la même veine, le financement participatif, connu sous le nom de crowdfunding, vous offre l’opportunité de percevoir un soutien financier direct, de la part de toute personne sensibilisée par votre projet. Une variante appelée crowdlending remplace le don par le prêt, dont le taux d’intérêt est néanmoins fort élevé. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un filon potentiel à ne pas négliger pour financer un food-truck !
L’un des organismes les plus en vue est certainement la BGE, dont il existe près de 40 antennes dans le pays. Le rôle des équipes de ces centres d’accompagnement est de rendre l’entrepreneuriat plus accessible au sein de la société, en effectuant un suivi personnalisé de chaque projet de création. La BGE dont dépend votre domicile est également le lieu où vous pourrez rencontrer d’autres commerçants ambulants et mettre vos préoccupations en commun. Structure professionnelle par excellence, le Réseau Entreprendre réunit des responsables d’entreprise souhaitant partager leur expérience aux nouveaux entrepreneurs, pour les aider à faire naître et grandir leur commerce. La mise sur orbite de votre entreprise peut aussi être favorisée par le Réseau Initiative France, dont les solutions abondent pour financer et accompagner les porteurs de projet.
Bpifrance, interlocuteur en ligne privilégié de tout créateur d’entreprise, vous orientera vers les solutions existant dans votre secteur géographique. Toutes les structures précédemment citées pourront donc être listées et consultées d’un clic. Outre ce rôle de conseil, cet organisme est susceptible de mettre divers services à votre disposition tels que prêt sans garantie, obtention de bourse ou réalisation de business plan.
Vous envisagez de vivre de la vente de produits ou de services sous la forme d’un commerce itinérant ? Selon la région où vous comptez exercer votre activité, vous faites peut-être partie des métiers éligibles. Ainsi, pour l’achat d’un camion, la région Auvergne-Rhône-Alpes, tout comme l’Occitanie, peuvent attribuer une subvention atteignant 10 000 euros.
La région Rhône-Alpes souhaite contribuer à développer des commerces de proximité sur son territoire, en participant au financement des investissements, tels que le véhicule ou l’équipement de travail. En Ile-de-France, la subvention se monte à 15 000 euros, l’objectif étant d’encourager les entreprises de food-truck à investir dans un véhicule écologique.
Le dispositif Entrepreneur Leader, dans la même région, accompagne au plus près les créateurs d’entreprise de moins de 26 ans.
Au-delà des mesures de soutien financier direct, d’autres solutions sont à trouver hors des organismes officiels. Elles sont susceptibles de réduire substantiellement les coûts de lancement et, dans le plan de financement, s’ajouteront à l’apport initial au moment de contracter un emprunt.
Une solution permettant de contourner le lourd investissement dans un camion neuf ou dans un équipement de cuisine réside dans le crédit-bail. En vertu de ce principe, vous utilisez le bien moyennant le versement d’une redevance, à l’image d’une location. Ce choix sans engagement d’achat vous permet, le cas échéant, d’acquérir le bien en retranchant du prix total les versements déjà effectués, lorsque votre situation financière vous y autorise. Si vous décidez d’acquérir votre véhicule dès le départ, il vous reste à négocier le prêt le plus avantageux auprès de votre banque !
Le partenariat entre les grosses sociétés et les commerces débutants est un atout payant : un food-truck arborant les logos de ses sponsors reçoit un soutien financier en échange de la publicité itinérante affichée sur son camion.
Dans la quête de vos fournisseurs, n’hésitez pas non plus à faire appel à l’une de ces sociétés, qui pourra vous accorder une réduction en contrepartie de votre engagement de fidélité. Dans le même esprit, financièrement parlant, vous gagnerez peut-être à ouvrir une franchise plutôt qu’une nouvelle marque. Les frais d’installation sont, dans ce cas, compensés par les retombées liées à la notoriété de la marque.
Peu connu, le concours d’entreprises est un autre moyen de propulser votre food-truck. Outre de possibles financements, il aide grandement le lauréat à faire connaître son activité et conquérir une clientèle. Face au défi que soulève l’exercice d’une activité commerciale ambulante, certains propriétaires de food-truck s’associent pour mettre leurs compétences et leurs intérêts en commun.
Cette pratique consiste à adhérer à un organisme, point de contact pour les clients ou collectivités à la recherche d’un food-truck à l’occasion d’un événement. Une chance supplémentaire d’augmenter son chiffre d’affaires lorsque l’on débute ! Enfin, l’appel à un fonds d’investissement, ou à un particulier désirant investir dans votre secteur d’activité, est également un moyen de réduire vos frais de lancement, à condition de vous engager à partager les bénéfices avec vos protecteurs.
Pourquoi ne pas solliciter vos proches dans votre course aux aides ? Les ressources dont vous disposerez, rien qu’en vous ouvrant aux amis et à la famille, pourront se révéler au-delà de vos espérances. Et si les apports ne sont pas financiers, ils peuvent être matériels et vous éviter parfois de tailler dans votre budget. Ainsi, pour la partie communication, une carte de menu ou un flyer publicitaire trouvent avantage à être mis en page gracieusement par une personne ayant quelque compétence dans la partie. Le logo idéal de votre activité pourrait être conçu par le même biais.
Pas toujours connues, les solutions pour vous aider à monter et mettre en marche votre commerce ambulant sont pourtant nombreuses et souvent cumulables. Il ne tient qu’à vous, sur la base de ces idées, de les approfondir et de partir à la chasse aux divers dispositifs existants.
Le food-truck apporte un réel dynamisme commercial, surtout dans les communes dont les commerces sédentaires sont en voie d’amenuisement. Aussi, n’hésitez pas à vous lancer !